rêves-traduction de la nuit
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Peut être
7 mai 2016
S’il y a un terme que j’affectionne particulièrement, c’est le mot peut-être. C’est qu’il résume ma façon de vivre, entre le doute et le devenir. Une sorte d’illusion en voie d’apparition. L’idée d’une comédie est une bonne définition de mes tentatives d’exister qui ne peuvent jamais s’ancrer que dans des personnages temporaires aussi. Peut être comme « Peut faire mieux ou devrait s’appliquer, a des moyens, qu’en fait-elle ? »
Et malgré le fait (...)
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pour chasser une ombre...
3 mai 2016
Pour chasser une ombre
Il faut veiller à la lèvre, guet de gibier à surprendre au collet
Être penché, ne pas lésiner sur le temps de l’approche
Tenter même se confondre
Préparer son traquenard de phalanges, tendu au merle de la gorge, espèce d’un gris délicat avec des ailes rapides et gazouillis fusant. Très leste, l’ombre peut filer et alors c'est raté ! on serre pour des lunes.
Chercher peut-être des captures plus sportives, des ombres à la (...)
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Dieu, le sexe et alors
27 avril 2016
Mouillé petit oiseau, l’histoire volait jusque là-bas
Sur le fil transparent où s’épèle la nuit et se déplie l’aube
Connais-tu un temps plus idéal, ce jardin où se lève la lumière tandis que s’épuisent les ombres ?
Je voulais dévorer la baie rouge de cette lune embrassant le jour
Et toi jeter pareil ce grêlon de libre ciel dans ta chambre d’obscurs
Je croise maintenant mes jambes pour clore la solitude
Dieu depuis longtemps n’est plus des mêmes (...)
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nous crions à blanc couche par couche une...
22 avril 2016
nous crions à blanc, couche par couche une laque de chaux sur les reliures des alarmes.
elle, parole
sa cartoucherie, son artifice.
et la ligne indicible du tir.
nous crions comme ça parce que le mal d'achever est en nous, et que nous testons encore et encore son bruit de chute lente, sa façon dérobée de tomber en poussière, si lente qu'à l'éternel nous nous voyons disparaître.
le temps ralentit le coup de folie, il fissure toute la vie (...)
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disjoindre
16 avril 2016
Nous ne sommes plus personne. À force. Nous ne sommes que plots et pièces, du démantèlement. Ce ne sont que des parcelles, des particules. Des éléments. Personne. Que des situations, des bouts tabous, des espaces, à peine, se frôlant, à peine, collés ensemble. Des choses qui s’amassent. Je suis mon frigo, mon parquet, mes Convers et ce livre de Saint-Ex qui trahit. Le désert plein. Ces trucs, ces choses qui ont paru un jour être unies et qui (...)
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jardinage.
9 avril 2016
le papier peint, caillé, un hachis de temps, au-dessus de mon crâne, une guipure de plâtre ; ça s'effrite à l'étouffée, dans l'ouate inaperçue.
est-ce que j'entends la courte vie ? est-ce que j’écourte la longe de l'éternité ? êtres et choses s'enfuient, est-ce que je m'en aperçois ?
déchire-moi si possible en confettis, une fin lacérée de silence.
extrader la crapule qui écrit pour la mettre au purgeoir, à mi-corps- ne lui manque-t-il pas (...)
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céphalée musicale
5 avril 2016
un temps sourd, de cette sorte de surdité qui bourrine dans l'air. le crâne est tiré par derrière, dans des sphères inaccessibles. on épie le silence
on est dans l'inouï mutisme faux-jeton, brassé des cris entiers de la Terre. les ondes ne disent rien , elles ne font que bourdonner dans le temps. alors attentifs, presque inquiets, on essaie de comprendre pourquoi ces scies astrales ? pourquoi ces moteurs, ce zinc qui vibre perpétuel ? (...)
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greyhound
31 mars 2016
en enregistrement à Bruxelles
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patience d’anges
27 mars 2016
S’inaugurer, dit-elle. Une invitation, sur du carton, un mot balbutiant autant d’avenirs et de divinations que de petits fours où l’on va se planter face au monde médusé sidéral. S’inaugurer. Ses propos, ses intimes paroles. Son savoir, sa science, sa leçon, qu’on va balancer un instant devant un parterre de bouches béantes. Le monde attend que l’on s'inaugure. Qu’on fasse rentrer sa légende avec une gaveuse à oie au centre de sa propre (...)
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regard à nerfs
26 mars 2016
Regard nerveux. Limer les cils avec une brosse, étriller la cage de l’œil quand il mégarde et en profite pour percer quelque chose. Un coffre oui ou alors un secret. Regard aigu, affût ; il cherche. Avec cette sorte de rage qu’il y a à vivre sous globe ou alors loin derrière, à vivre manchot. Mon œil tend sans cesse mon désir. Il jette des appâts, il piège. J’ai comme un souvenir d’avoir été tentaculaire, avant que me soit venue l’idée de (...)