extensions de lecture
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soirée
4 février 2016
l'air, je le prends à la petite cuillère ou potion à avaler au chalumeau. dans le verre des milliers de bulles comme des montgolfières remontant de la soucoupe effervescente, pub Novartis. le crâne pétille doucement dans le champagne de mes vieilles messes.
tige dans le gazon, plantée parmi des tiges il y a foule dans l'arène et ce brin de folie d'une seule pâquerette...
et la nuit sera servie, drap blanc sur l'avant-bras et cette cloche (...)
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encore eux..
2 février 2016
les mots vous renvoient, vous retirent, vous remettent, vous démettent.
vous tentez atteindre, vous ramenez le vide. vous fouillez le vide. personne dedans, des mots , des carcasses d'âmes, du cartilage. vous reprenez le filet. vous ouvrez la gueule, vous jetez, vous criez peut-être, tous les leurres sont permis. votre proie est invisible. mais là quelque part ? on a dit que le coin était poissonneux, qu'il rendait parfois des humains, (...)
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sérieusement
29 janvier 2016
je n'y songe pas
je suis libre
depuis les autres rives
libre comme la chair touchée par la chair
soudain grâces
et accédant à l'air
je n'y songe pas
le vol sans ocelles
et des véroles crépissant l'oxygène
ciel noir, réglisse des différences
ma main dans l'éternel
et l'éternel dans la tienne
je n'y songe pas
ma fièvre humaine
corps simple je suis
avec des membranes poreuses
et des mots sans message
le flux d'espérances
charrie mes dieux et (...)
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du jour au soir
26 janvier 2016
d'Est en Ouest le jour poursuit son entaille migratoire
un coup dans l'aile
chaque périple essuie derrière lui le souvenir d'un frais balai
barjo la tête
barjo le vent
qu'avoir envie de conquérir
qu'avoir besoin de différer
qu'avoir à faire si ce n'est épépiner les calanques lointaines
leurs asticots de sable mouillé
la calamine de vase de toutes nos incidences
j'écris à la combustion
au charbon
cette dislocation journalière des (...)
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point de frilosité
22 janvier 2016
point de frilosité sous le bras. une histoire d'oiseau qui niche à l'aisselle bec et ongles. une douleur qui me rappelle que j'ai un cœur, du sang de ces nodules qui ont l'air de siéger dans le reste du corps en évitant la tête. ce doit être ce vieux principe qu'on me disait quand l'angoisse était trop violente : un nerf coince quelque part sous l'omoplate, un faux mouvement qui visse le souffle sous l'os.
maintenant aller au centre, même (...)
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promiscuité
20 janvier 2016
La vaste maison, comme on n’en fait plus. De ces maisons où il y a plus de places perdues que de véritables utilités. Une cage d'escaliers, grande, des chambres qui servent à la fois de lieu de repos, d'étude et de rêverie. Que peut être la promiscuité, l'entassement ? Il y a de l'air partout et c'est probablement le plus miraculeux de cet endroit. Mais cela ne dure pas. Je quitte cette maison pour la ville, progrès essentiel de l'époque et (...)
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avant la nuit
18 janvier 2016
c'est un jour à pousser la mort dans une brouette de jouissance, bien calée, fesses au gel d'un gentil tombereau de grêles. elle attendra encore un peu, j'ai le bras mou pour la tâche ultime tiens... un soleil, comme un dôme qui trouve son église après avoir essayé toutes les casseroles du monde
soleil, broussailles de lumière, j'en ai partout qui fait des zébrures et me sectionne l'âme aux quatre coins, parce que ça hache la peau.
je (...)
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terrienne
17 janvier 2016
On ne revient pas dans le ventre qui nous a mis au monde. Ma mère a craché mon corps, ce sang avec, qu'il fallait qu'elle sorte, j'étais le corps étranger. Le corps impossible, une tumeur qui grossissait dans son abdomen. Tu meurs, a-t-elle dit pour que je respire. Il y a des femmes qui bourgeonnent, d'autres qui tuberculent et puis il y a ces femmes qui couvent des adénomes dont elles doivent s'arracher. J'étais de la mauvaise glande. (...)
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noir sur noir
14 janvier 2016
j'aimerais écrire dans le noir. entrer dans le noir intérieur. prendre d'assaut tranquille cette place avec ma plume. prendre vie. accéder à tout ce qui échappe ici au possible et prend là-bas consistance et mon corps noir.
parfois cependant l'esprit se déshabille, le corps s'amollit et se rend frivole, visite des mondes aux battements de cils. décors parfaits de détails en détails. j'imagine alors le poème que j'écrirais, vivant dans cette (...)
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espace, tiret
13 janvier 2016
Je poursuis un espace, vide
Une syncope, l’ablation des appendices du son.
Une zone blanche, un chenal de neige, un tiret de mémoire entre des syllabes.
Je cherche les liaisons, les maillons d’acier entre les souffles. Je les cherche mousquetons de langue.
M’encorder, je tiens la corde.
J’ai la bouche mi-close. Dedans, cette liane fourbe, qui me perd, qui me secoue, organe de carrefours.
Ma tête bourdonne des psaumes sans miel et sans (...)